Paradoxalement, les enquêtes sociologiques montrent que la population considère les scientifiques comme le corps social le plus digne de confiance et leur reconnaît compétence mais aussi intégrité et altruisme. C'est ainsi que les gens sont souvent amenés à interpeller les scientifiques pour savoir que penser sur des questions telles que le réchauffement climatique, les dangers potentiels des OGM ou la gestion des déchets nucléaires. Cette demande est plus particulièrement adressée aux scientifiques des universités, perçus comme plus neutres et impartiaux que d'autres acteurs. L'université voit, dès lors, son rôle s'élargir.

Un rôle d'éducation permanente

Il est certes flatteur - et parfois bien tentant -, de se laisser aller à jouer un rôle d'expert pour répondre à ces divers questionnements. Mais c'est là dépasser dangereusement les limites de notre mission, car le scientifique ne peut rien faire d'autre que dire les faits, avérés et contrôlés, et chercher les moyens pour approfondir les connaissances sur les systèmes en cause. Dans une démocratie qui se respecte, le choix des solutions et surtout leur traduction en termes de choix de société reviennent à la société elle-même. Dès lors, Monsieur et Madame " Tout-le-monde " doivent pouvoir être à même de comprendre, ne fut-ce que dans les grandes lignes, les problèmes à teneur scientifique et à en mesurer les enjeux.

Cela étant, dans un contexte où l'acquisition de savoirs et leur traduction en applications se fait chaque jour plus rapide, seule la communauté scientifique est à même d'assurer ce rôle d'éducation permanente permettant la mise à jour des connaissances acquises dans le cadre de la formation de chacun.

Depuis fort longtemps, de nombreux scientifiques de notre Maison s'investissent, avec passion et dévouement, pour accroître la culture scientifique de nos concitoyens. Conférences, clubs de sciences, animations dans les écoles : les activités sont aussi variées que les publics auxquels elles se destinent. Les demandes se multipliant, le besoin de les coordonner et de répondre aux nouveaux défis a conduit la Faculté des Sciences à créer InforSciences.

Nouveau portail

Depuis un an, Inforsciences exploite les nouvelles technologies de l'information et de la communication pour diffuser des dossiers scientifiques relatifs à des questions d'actualité traitées par les média : c'est l'opération ActuSciences. Une trentaine de dossiers ont ainsi été mis à la disposition du plus grand nombre via le réseau Internet, et Esprit libre s'en fait régulièrement l'écho. Cependant, la dimension de dialogue avec le public y était encore balbutiante. Aujourd'hui, une impulsion nouvelle est donnée à ce projet, avec la création d'Open Science, portail Internet conçu pour être à la fois centre de ressources, de diffusion des savoirs scientifiques, et de dialogue avec les citoyens. Cette activité d'InforSciences s'inscrit dans le cadre de DISC et est soutenue financièrement par la Région de Bruxelles-Capitale.

Comment fonctionnera ce nouveau portail ? En plus des documents rédigés pour accroître la culture scientifique du public, un forum de discussion sera mis en place. Toujours à partir d'une question d'actualité, un dossier, ni normatif ni exhaustif, sera rédigé et mis en ligne. Le forum de discussion sera ouvert sur le dossier de la semaine et les questions du public recevront une réponse on-line. Étant destiné à l'ensemble des Bruxellois ( et au-delà, bien sûr !), ce service sera donc bilingue.

Avec Open Science, une porte est ouverte par les scientifiques pour dialoguer avec la société. Mais pour que dialogue il y ait, il faut être deux : nous espérons donc qu'un public nombreux se connectera sur le site Web de DISC, dès la fin novembre, pour recourir à ce portail. À bientôt !

Marie José Gama
ActuSciences

http://www.brudisc.be/