" Nous collaborons depuis de nombreuses années avec l'Université de Mons-Hainaut et la Faculté polytechnique de Mons. Par notre entrée dans Materia Nova, nous fixons un cadre plus officiel et complet à ces contacts d'enseignement et de recherche. Nous donnons de l'amplitude à nos relations scientifiques ", constate Marie-Paule Delplancke, du service de chimie industrielle de l'ULB.

L'Université est entrée dans le pôle montois Materia Nova avec deux projets : la corrosion filiforme d'une part, la physicochimie des interfaces d'autre part. Dirigé par Jean-Louis Delplancke (service des sciences des matériaux et électrochimie de l'ULB), le premier projet permettra aux chercheurs d'étudier les problèmes de corrosion de substrats d'aluminium revêtus d'une couche de peinture, avec, en arrière-fond, des applications possibles en aéronautique, dans le secteur des transports, du bâtiment (corrosion des chassis) etc. A travers le second projet, Marie-Paule Delplancke et son équipe qui travaillent entre autres avec l'industrie verrière, s'intéresseront à la synthèse de couches en vue d'obtenir des propriétés fonctionnelles plus intéressantes (adhérence, stabilité, etc.).

Autre projet piloté, côté ULB, depuis la Faculté des sciences appliquées : CENAERO. Le Centre d'excellence en recherche aéronautique installé à Charleroi vise trois grands axes d'action : la modélisation multiphysique - soit la simulation numérique des problèmes de façon couplée, impliquant simultanément différentes disciplines de l'ingénierie -, la fabrication virtuelle - soit l'approche des problèmes avec modélisation des procédés -, la gestion intégrée de projets R&D d'envergure appliqués à l'aéronautique. En filigrane, bien sûr, le maintien - voire l'amélioration - de la compétitivité des industries aéronautiques wallonnes et leur positionnement sur un marché européen de plus en plus spécialisé.

Biopôle

Toujours à Charleroi se développe évidemment le biopôle dans lequel l'Institut de biologie et de médecine moléculaires, source essentielle des recherches à valoriser, joue un rôle-clef, aux côtés notamment de BioVallée, du réseau hospitalier et de partenaires économiques divers. Précisons encore, pour être complet, que l'Université participe à Ath à l'Agro-Food Valley - pôle d'excellence et de développement économique basé sur la production et la transformation des produits agricoles et horticoles, ainsi que sur la maîtrise des filières agro-alimentaires - ainsi qu'au Centre Terre et Pierre à Tournai où différentes collaborations scientifiques devraient voir le jour sous peu.

Le zoning nivellois réunit, quant à lui, nombre de compétences environnementales avec, notamment, le traitement des boues de dragage, le traitement de surfaces ou encore l'agrotechnologie grâce à l'arrivée du laboratoire d'agrotechnologies végétales au Centre de recherches industrielles et agronomiques (CRIA), dédié à la fertilisation minérale et organique des végétaux, à la valorisation agricole des boues d'épuration, des sédiments de dragage et des effluents d'élevage, à l'horticulture et à l'arboriculture urbaine.

Les sciences humaines ne sont bien évidemment pas absentes du territoire wallon. Citons notamment l'archéologie avec le Centre de recherches archéologiques (CreA) qui mène nombre d'interventions - en particulier d'archéologie de sauvetage - pour la Région wallonne, le centre TEF dédié aux questions de travail, emploi et formation ou encore, sur le campus de Parentville, le développement local avec l'Institut de gestion de l'environnement et d'aménagement du territoire (IGEAT) ou le management public avec l'Institut européen de management public (Inemap) de l'Ecole de commerce Solvay.

De Mons à Nivelles, en passant par Charleroi, un petit tour loin d'être exhaustif, sous le signe de la recherche-valorisation et du redéploiement économique wallon…

Nathalie Gobbe