Cet ambitieux projet DISC (Décision, Information, Science, Communication) s'articule autour de quatre pôles : un pôle " communication ", un pôle " formation ", un pôle " recherche et développement " et un pôle " entreprises ".
Il a pour objectif de rassembler les experts et les savoirs de différents domaines, afin de mettre à la disposition des communautés universitaires et de leur environnement socio-économique une infrastructure pour la diffusion, l'analyse et la maîtrise de l'information et du savoir. Le ministre président de la Région bruxelloise, François Xavier de Donnéa, a dégagé un subside de 400.600 euros pour soutenir la phase pilote des pôles recherche et communication. De son côté, le ministre de l'Economie Eric Thomas a octroyé un budget de 324.350 euros aux activités plus spécifiquement centrées sur le développement économique, à savoir un centre entrepreneurial (l'entrepreneurship center) et un incubateur.

Ce projet est le résultat d'une réflexion qui date de plusieurs années sur l'évolution de la société. Pour Philippe Vincke, vice recteur et coordinateur du projet, " l'information est devenue une matière première très importante. Il faut développer des outils et des aptitudes pour exploiter, interpréter, communiquer cette matière première et la transformer en un produit plus évolué qui est le savoir ou la connaissance. La société est en effet confrontée à des problèmes d'une complexité telle, que sans un travail d'analyse approfondi, on risque de commettre des erreurs irréparables. L'effet de serre, le syndrome des Balkans, la vache folle … sont autant de problèmes qui illustrent à quel point la connaissance est indispensable à la prise de décision politique. Le projet résulte donc du constat que la société, pour fonctionner convenablement, doit développer des aptitudes à transformer l'information en connaissances pertinentes pour l'aide à la décision. "

L'université tournée vers l'extérieur

Il faut aussi rappeler le constat selon lequel les citoyens, dont les jeunes, ont parfois tendance à se détourner ou à se méfier des sciences. Aussi, si DISC est un projet issu du monde universitaire, son objectif, au travers de ses différents pôles, est d'être également tourné vers l'extérieur : les jeunes, les populations issues de l'immigration, le public adulte engagé dans la vie professionnelle et les entreprises.
Un des soucis d'ouverture les plus manifestes trouve sa concrétisation dans le Forum des sciences. Combinant l'événementiel (expositions, conférences) et le permanent (une bibliothèque virtuelle), le Forum sera pour le grand public, le lieu de rencontre avec le savoir et les chercheurs. L'objectif du pôle " formation " sera de développer des activités d'éducation et d'intégrer celles existant déjà au sein des deux universités, afin de permettre aux publics de faire face aux progrès technologiques et au flux d'information.
Ce pôle participera au développement formations courtes ou longues, dont certaines à horaire décalé, pour les professionnels, les demandeurs d'emplois et les enseignants.

Valoriser la recherche

Le pôle " Recherche et Développement " consistera à encadrer les recherches réalisées par l'ULB et la VUB et à les valoriser. L'accent sera mis sur l'aspect transdisciplinaire de ces recherches et, en particulier, sur le rapprochement des sciences " humaines " et des sciences " exactes ". Le pôle " Entreprises " enfin participera à la valorisation du savoir-faire au travers d'un centre entrepreneurial et d'un incubateur pour transformer l'expertise acquise en activité économique. Ce centre entrepreneurial s'inscrit en droite ligne dans la philosophie de l'entrepreneurship center (ECULB) lancé par le professeur Jean-Claude Ettinger dont la première action, Start Academy, vient d'aboutir.
La finale de la Start Academy a en effet eu lieu au Résidence palace le 5 décembre dernier, à l'issue du concours qui a regroupé, depuis 2 mois, 35 équipes représentant 115 étudiants issus de toutes les facultés de l'ULB. L'objectif de la Start Academy était de développer l'esprit d'entreprise chez les étudiants en stimulant leur créativité et en les coachant dans la concrétisation d'un projet dans le domaine de la création d'entreprise.
En effet, dans les obstacles rencontrés à la création d'entreprise dans le milieu universitaire, il y a un phénomène culturel qui ne peut être contré que par l'exemple. Gageons que la Start Academy aura permis de faire évoluer les mentalités et que le projet DISC renforcera encore ce mouvement.

Isabelle Pollet