Le développement durable est né de la prise de conscience de ce que notre planète est petite, ses ressources limitées et pas toutes renouvelables, son climat fragile. Le concept s'est enrichi de la notion du droit des générations futures et du droit de tous les êtres humains à une vie et un travail décents. Il a aussi été admis que cela ne devait pas remettre en cause le bon fonctionnement de l'économie de marché telle que nous la voyons à l'oeuvre aujourd'hui.

Pourtant, mis à part pour une minorité dont nous sommes, le monde va mal : 830 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, 1,8 milliard d'individus n'ont pas d'emploi, 6 à 10.000 enfants meurent chaque jour de ne pas avoir d'eau potable, l'Afrique subsaharienne envoie chaque jour 22.000 $ vers les pays riches pour payer ses dettes !

Sauf à tirer toutes les conséquences du concept, à savoir repenser fondamentalement notre modèle de société, sauf à proposer des projets ambitieux pour réduire la misère dans le monde et construire la paix, le concept de développement durable ne sera qu'eau tiède, ni très séduisant, ni très utile.

Paul Jacobs
Chargé de mission pour la coopération au développement à l'ULB