Les actualités des musées de l'ULB
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Exposition de pièces exceptionnelles



Modèle botanique d'Aristolochia clematitis L.

Musée des Plantes médicinales et de la Pharmacie - Campus de la Plaine, Bruxelles


À l’image des « modèles Brendel » réalisés en papier mâché et peints à l’huile, ce modèle botanique en soie appartient à une collection d’enseignement destinée à initier les futur·e·s pharmacien·ne·s à l’identification et aux propriétés des plantes médicinales.

C’est au début des années 1990 qu’a débuté, en Belgique, l’affaire dite « des plantes chinoises », qui s’est produite dans le cadre d’un traitement amaigrissant appliqué par un cabinet médical qui s’en était fait la spécialité.

Des patients, en majorité des patientes, se sont vu prescrire, en association avec des produits d’origine naturelle et de synthèse, de la poudre de racines de Stephania tetrandra S. Moore (Menispermaceae) et de la poudre d’écorce de Magnolia officinalis Rehder et Wilson (Magnoliaceae). Ces deux plantes, bien connues en médecine traditionnelle chinoise, furent ainsi administrées pendant de longues périodes.

Sur les 100 patients pris en charge à l’hôpital Érasme, 50 ont présenté une fibrose interstitielle rénale irréversible nécessitant leur admission en dialyse itérative. La plupart de ces patientes sont actuellement transplantées. La seconde moitié de cette population regroupe des patients en insuffisance rénale modérée (25 %) et d’autres sans altération majeure de la fonction rénale à ce jour.

Les recherches effectuées sur des échantillons de la préparation conduisirent à l’identification de la cause des accidents, une substitution, dans la préparation, de la racine de Stephania tetrandra par la racine d’une autre plante de la pharmacopée chinoise, l’Aristolochia fangchi Y.C. Wu ex L.D. et S.M. Hwang (Aristolochiaceae). Cette plante contient, comme beaucoup d’autres espèces d’Aristolochia, des acides phénanthréniques dénommés acides aristolochiques en concentrations variables. Ces acides forment des adduits (produits d’addition) avec l’ADN. Leur toxicité rénale et leur cancérogénécité ont été définitivement établies. La confusion entre Stephania tetrandra et Aristolochia fangchi peut notamment s’expliquer par le fait qu’en médecine chinoise, les deux plantes possèdent le même phonème, Fangji pour Stephania et Fangchi pour Aristolochia, et sont régulièrement confondues.

Les chercheurs de laboratoire de pharmacognosie de l’ULB, en coopération avec le Service de Néphrologie de l’Hôpital Érasme, ont contribué largement à l’identification des plantes utilisées par les victimes dans ces traitements amaigrissants.


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Modèle botanique d'Arum maculatum

Jardin botanique Jean Massart - Campus d'Auderghem, Bruxelles


Si les collections botaniques du Jardin Massart constituent un outil didactique remarquable pour l’enseignement de la botanique, celui-ci dispose également de nombreux « objets pédagogique » tels que des fruits ou parties de plantes en bocaux ou encore des modèles de fleurs dont certains, de très belle facture, datent du milieu du XXe siècle et sont toujours utilisés pour les démonstrations des cours de biologie végétale. Tel est le cas du gouet tacheté ou Arum maculatum.

Il s’agit d’une plante herbacée qui se trouve communément dans les sous-bois, où elle fleurit au début du printemps. Vous la trouverez, pour le moment, au niveau de la zone humide du Jardin Massart.

Ses feuilles peuvent être maculées de taches sombres et contiennent des cristaux d’oxalate de calcium les protégeant des herbivores. Les fleurs sont portées sur un spadice terminé par une massue violacée et enveloppé dans une spathe. Celle-ci constitue un piège pour les insectes qui, attirés par l’odeur dégagée par le spadice, pénètrent à l’intérieur de la spathe et assurent la pollinisation des ovaires, lesquelles se transforment en fruits rouge vif extrêmement toxiques.


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Chloroplaste d'une grande plante

Centre de Culture scientifique - Charleroi-Parentville


Mais quel est cet objet étrange ? Est-ce un oeuf de dinosaure ou un vaisseau extra-terrestre ? Pas du tout ! Il s'agit d'une maquette de chloroplaste, un élément présent dans les cellules des plantes et de certaines algues.

Les chloroplastes se retrouvent dans les cellules eucaryotes photosynthétiques et contiennent une grande quantité de chlorophylle, cette molécule qui donne aux plantes leur belle couleur verte et qui joue un rôle essentiel dans le processus de la photosynthèse. Grâce à ce processus, la plante ou l'algue est en mesure de capter l'énergie lumineuse et le dioxyde de carbone qui l'entoure pour produire du glucose, assurant ainsi sa propre survie, sa croissance et la dépollution du gaz carbonique qui s'accumule sur notre planète ! Par ailleurs, cette réaction produit un déchet qui nous est très précieux : le dioxygène, qui nous maintient en vie à chaque respiration !

Cette maquette est un modèle de la marque SOMSO, agrandi approximativement 60 000 fois et réalisé selon les indications du Professeur W. Weber. La maquette illustre les deux membranes du chloroplaste (interne et externe), les thylakoïdes (les compartiments du chloroplaste contenant la chlorophylle), les plastides du stroma, les inclusions d'amidon ainsi que les globules osmiophiles (qui fixent l'acide osmique). Le modèle permet d'avoir une image tridimensionnelle agrandie du chloroplaste et de pouvoir en outre retirer certaines pièces pour mieux en comprendre la structure interne.

Cet objet fait partie des maquettes pédagogiques du Centre de Culture Scientifique utilisées lors de nos ateliers pratiques de vulgarisation scientifique.


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Coq - Gallus ferrugineus Gmelin, 1788

Muséum de Zoologie et d'Anthropologie - Campus du Solbosch, Bruxelles


Parmi le millier de spécimens de la collection permanente du Muséum de Zoologie et d’Anthropologie se trouve une pièce particulièrement intéressante de coq (Gallus ferrugineus Gmelin, 1788 mâle ; syn. Gallus gallus L.).

En effet, sa présentation est relativement rare : il s’agit d’une demi- peau montée laissant voir le squelette. Cette présentation très didactique permet de visualiser la manière dont la peau s’ajuste sur le squelette.

Par ailleurs, cette pièce témoigne de l’ancienneté d’une partie de la collection zoologique de l’Université libre de Bruxelles.
Cette pièce provient de la « Collection Canzius de Jan Lubbertus Onderdenwijngaart Canzius », fils du Directeur du Musée de l’Industrie jusqu’à sa destitution lors de la création de la Belgique1.

En juillet 1837, le fils Canzius s’adresse au Conseil d’administration de l’Université libre de Bruxelles en lui proposant l’achat de sa propre collection anatomique. Il propose la vente d’une collection de près de 700 pièces d’anatomie physiologique et pathologique. Elle est présentée comme étant idéale pour constituer le cœur de la collection universitaire. Celle-ci est également composée de pièces de sciences naturelles dont certaines existent toujours dans les collections universitaires.
Le coq (Gallus ferrugineus), actuellement visible dans la vitrine 32 du Muséum de Zoologie et d’Anthropologie, en faisait partie.

Gallus ferrugineus est un oiseau de l’ordre des galliformes. Les représentants mâles (coq) se distinguent des femelles (poules) par une taille plus grande, un plumage plus vif et une queue plus développée. Ils possèdent également une crête beaucoup plus marquée ainsi que des ergots bien visibles. L’ergot (toujours présent chez les galliformes) est un éperon situé sur les pattes au niveau du métacarpe. Le coq les utilise pour se défendre ou pour se battre. 
À noter que le spécimen décrit ici fait figure d’exception, puisque la patte présentée en os possède deux ergots !

1 R. Bardez, La Faculté de médecine de l’Université libre de Bruxelles : entre création, circulation et enseignement des savoirs (1795-1914), Thèse de doctorat, ULB, 2015, n.p.


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Cuisinière miniature en fonte, reproduction unique à l’échelle d’une cuisinière d’hôtel – 1950 (inv. 046)

Écomusée du Viroin - Treignes


Modèle central avec fours « tunnels » fonctionnant au bois et au petit charbon, utilisé pour les expositions et pour les représentants. Fonderies de l’Eau Noire – Somy, Couvin. Dépôt de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 2017

Cette pièce fait partie d’une collection acquise auprès de Brigitte Remy (°1943), issue d’une famille de métallurgistes fabricante d’appareils de chauffage et de cuisinières : les Ateliers de l’Eau Noire (1907), qui deviennent les Fonderies de l’Eau Noire en 1932, puis Somy après la Seconde Guerre mondiale.

En 1965, Brigitte Remy part pour la Suisse et y devient l’importatrice de produits belges de Couvin, de Soignies (e.a.) et européens. C’est en 1970 qu’elle commence à constituer sa collection de cuisinières miniatures, qui comptera 140 pièces, toutes en état de marche. Début 2017, Brigitte Remy propose à l’Écomusée de lui céder sa collection (don pour une moitié, vente pour l’autre1). L’objectif principal est de compléter la petite collection de poêles et de cuisinières miniatures de l’Écomusée. En fonte lourde, rares et, dans un cas, correspondant à un unicum, de très belle facture et en très bon état, ces objets constituent le fleuron de la nouvelle collection de l’Écomusée.

1 L’acquisition a pu être concrétisée grâce au soutien de la Fondation Chimay-Wartoise et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.


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Écrémeuse Mélotte (inv. 07100)

Écomusée du Viroin - Treignes


L’Écomusée du Viroin possède dans ses collections une petite quinzaine d’écrémeuses à centrifugation de marques Alfa-Laval, Bernard, Lister et surtout, Mélotte, la plus fameuse, dont nous présentons ici un exemplaire (fig. 1). C’est bien normal pour un musée de ce type, dont un des thèmes principaux est la mécanisation des pratiques agricoles entre 1800 et 1950. En effet, toute ferme qui se respectait possédait une ou plusieurs de ces machines. Chose plus exceptionnelle, l’Écomusée possède aussi une belle collection d’affiches, de calendriers et de divers documents anciens sur le même thème, qui enrichissent considérablement ce point particulier de ses collections.
Notre écrémeuse à bol suspendu inventée par Jules Mélotte porte le numéro de série 5925UI. Datant d’avant-guerre, elle a été offerte à l’Écomusée en 1996. L’identité du donateur et son origine n’ont malheureusement pas été notées. Pour le côté technique, un réservoir monté sur un bâti en tôle d’acier distribue le lait à un entonnoir qui alimente le bol suspendu tournant à grande vitesse. À l’intérieur, un système de plateaux emboîtés sépare le petit-lait de la crème. Deux becs verseurs restituent le petit-lait et la crème dans des récipients différents. Une manivelle assure la mise en rotation du bol.

Le crémage ou écrémage
L’écrémeuse intervient dans la première étape de la fabrication du beurre. Cette dernière comprend trois étapes : l’écrémage, le barattage et le délaitage.
Avant la mise au point de l’écrémage par centrifugation, la séparation de la crème du lait s’effectuait dans des cuvettes en terre cuite, appelées tèles, déjà attestées dans la région à l’époque gallo-romaine (fig. 2). La tèle, ou telle, est un récipient tronconique à petit fond plat et parois très évasées, dont l’intérieur est vernissé ou glaçuré depuis le Moyen Âge. Le bord est muni d’un bec verseur, plus rarement de deux (fig. 3).
Après une filtration sommaire au travers d’un linge, le lait est versé dans la tèle et repose au frais pendant de nombreuses heures. Au bout de ce temps, la crème, plus grasse et plus légère, remonte en surface et forme une couche opaque et épaisse. Le lait écrémé, ou petit-lait, disposé au fond de la tèle, est récupéré à l’aide du bec verseur. La crème est ensuite versée très lentement dans un pot à crème (fig. 4), recouvert alors d’une étamine, où elle pourra mûrir et épaissir. Au bout de quelques jours, on peut procéder au barattage pour l’obtention du beurre (fig. 5).
Dans le troisième quart du XIXe siècle, dans les pays scandinaves, on refroidit le lait à l’aide de glace pour accélérer la montée de la crème. Très vite, on met au point, en Wallonie et au Grand-Duché de Luxembourg, des écrémeuses à bacs réfrigérants (fig. 6). La véritable révolution s’opère vers 1877, lorsque l’ingénieur allemand Wilhelm Lefeldt applique le principe de la centrifugation à l’écrémage du lait. La machine est perfectionnée par le suédois Gustaf de Laval. Le lait cru, légèrement chauffé, est versé dans l'écrémeuse à assiettes coniques qui, actionnée, sépare par centrifugation les globules gras (crème) d'un côté et le lait écrémé de l’autre. La crème crue peut être ensuite utilisée en cuisine, ou pasteurisée pour donner la crème fraîche liquide. Elle peut également être transformée en beurre ou en fromage. Dans l’industrie laitière, le lait est pasteurisé avant l'écrémage.

Les écrémeuses Mélotte
Le 23 juin 1888, Jules Mélotte (fig. 7) dépose le brevet n° 82314 de l’écrémeuse à bol librement suspendu qu’il vient de mettre au point. Dans cette machine, la centrifugation du lait est réalisée dans un récipient suspendu à son axe pour diminuer les frottements et réduire l’usure des pièces (fig. 8). Ceci permet une économie de force motrice qui augmente la capacité d’écrémage de la turbine : l’écrémeuse peut être actionnée à la main à l’aide d’une manivelle, notamment par des femmes et des enfants (fig. 9). Jusqu’à cette innovation de Jules Mélotte, les écrémeuses nécessitaient une force d’entraînement très importante : elles étaient actionnées par des manèges à chevaux ou par des machines à vapeur (fig. 10).
En remportant le premier prix du Grand concours international de Bruxelles, cette nouvelle écrémeuse offre à Jules Mélotte une récompense de 10 000 francs (équivalant à environ 45 000 € d’aujourd’hui) : celui-ci décide de passer au stade de la fabrication industrielle. Alors que son frère Alfred établit de nouveaux locaux à Gembloux où il se spécialise dans les instruments aratoires, notamment les fameuses charrues Brabant double, Jules prend la tête de l’usine de Remicourt (fig. 11), fondée par leur père Guillaume, fabricant de matériel agricole, notamment de batteuses.
En 1890, les premières écrémeuses Mélotte commencent à être commercialisées et vont, dès la fin du siècle, envahir le marché européen (fig. 12), puis mondial. Les deux frères sont particulièrement attentifs à la qualité et à l’innovation : l’adjonction d’un moteur électrique va permettre d'éviter la fatigue (fig. 13). Comme pour tout objet servant à la fabrication du beurre, une extrême propreté est nécessaire : après chaque écrémage, les nombreuses pièces doivent être lavées plusieurs fois à l'eau claire très chaude, ce qui justifiera le remplacement du fer blanc par l’acier inoxydable (fig. 14). Les Mélotte mettent également l’accent sur la productivité et l’organisation de leurs usines, sur la promotion (fig. 15) et sur l’amélioration de la formation des ouvriers et de leurs conditions de vie. Cette préoccupation sociale se manifeste aussi dans les décisions que prendra Jules Mélotte comme échevin de l’Instruction publique de Remicourt. En 1919, à sa mort, Jules Mélotte lègue une forte somme à la commune de Remicourt pour la construction d'une maison de retraite et d'un jardin d'enfants.
L’usine de Remicourt est reprise par Alfred qui poursuit l’ouverture de nombreuses succursales à l’étranger (fig. 16). Créée en 1852, elle devient la SA Écrémeuse Mélotte en 1921 et va progressivement se spécialiser dans la traite mécanique. À Remicourt, en 1929, l’usine occupe 1200 ouvriers et des milliers de travailleurs dans le monde travaillent pour la marque Mélotte. Alfred Mélotte s’éteint en 1943.
En 1970, l’entreprise Mélotte arrête la fabrication des écrémeuses et se spécialise définitivement dans les trayeuses automatiques (fig. 17). En 1974, l’entreprise fusionne avec la société anglaise Gascoigne. En 2004, le groupe américain Boumatic rachète Gascoigne-Mélotte et fait de Remicourt le centre unique de distribution pour l’Europe. En 2006, le groupe Boumatic-Gascoigne-Mélotte fait partie de Boumatic LLC, leader dans les technologies de traite. De 32 personnes occupées à l’arrivée de Boumatic, l’effectif est monté à 150, dont une cinquantaine d’ouvriers, pour redescendre en dessous de 50 après la restructuration de 2014. On est loin des 1200 emplois de 1929… En août 2015, les usines Mélotte à Remicourt ferment. Boumatic quitte la rue Jules Mélotte, 125 ans après que celui-ci ait créé la première écrémeuse mécanique. La direction a décidé d’arrêter définitivement les ateliers de production. Les services administratifs déménagent ailleurs en Belgique… Sic transit gloria mundi !

Fig. 1. Écrémeuse Mélotte, inv. 07100, acquise par don en 1996. Photo Pierre Cattelain, © Écomusée du Viroin, ULB, Treignes







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Dr W. Froehlich, Jeu « Le petit chimiste » (1957, Éditions Franckh, Stuttgart)

Expérimentarium de Chimie - Campus de la Plaine, Bruxelles


Ce jeu propose près de 200 « expériences instructives, ne présentant aucun danger, pour jeunes gens et jeunes filles ».

La boîte contient tout le matériel et tous les produits chimiques nécessaires à la réalisation des expériences décrites dans le manuel d’instruction, « à l’exception de l’acide chlorhydrique qui ne peut être ajouté à la boîte, sinon celle-ci ne pourrait pas être expédiée par la poste. »

À partir d’expériences faisant intervenir des aliments (œuf, sucre, citron, pain,…) ou des objets du quotidien (bougie, craie, savon, colle,…), ce jeu permet de découvrir en s’amusant quelques notions de base et quelques grands principes de la chimie (éléments et formules chimiques, acides et bases, gaz, combustion,…).


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Machine à calculer mécanique

Collection Informatique - Campus de la Plaine, Bruxelles


La machine à calculer Brunsviga 13RM est une machine à calculer entièrement mécanique, encore fort utilisée jusqu’au début des années 1970, époque à laquelle les calculatrices électroniques ne fonctionnaient pas encore (très bien) sur batteries. Malgré ses 6,5 kg, elle offrait à son utilisateur une certaine liberté de mouvement (loin d’une prise électrique) !

Elle permet de manipuler des nombres sur 10 chiffres et de réaliser les quatre opérations de base : addition, soustraction, multiplication et division. Les chiffres sont « stockés » dans la machine par des engrenages dont chaque position correspond à un chiffre. Pour effectuer une addition, on tourne une manivelle dans un sens, ce qui ajoute une valeur donnée en entrée au résultat (appelé « accumulateur »). En tournant la manivelle dans l’autre sens, la valeur est soustraite. La machine possède aussi un compteur du nombre d’opérations, ce qui permet d’effectuer des multiplications et des divisions. Il existe également toute une série de techniques permettant de réaliser ces opérations de manière plus rapide…

Les curieux peuvent consulter le mode d’emploi de la machine sur : http://public.beuth-hochschule.de/~hamann/brunsviga/brunsviga-13rm/manual/index.html.


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Masque de la collection Michel de Ghelderode

Musée-bibliothèque Michel de Ghelderode - Campus du Solbosch, Bruxelles


Toile moulée et peinte, c. 1930-1940, non inv.

Michel de Ghelderode partageait avec James Ensor, qu’il admirait, la passion des masques. Ceux-ci hantent son œuvre tout comme ils hantaient son intérieur, égayant de leurs grimaces étranges le « petit musée de maniaque » qui emplissait son cadre de vie et de travail. Cette attirance remonte à l’enfance, quand le petit Adémar Martens – nom de baptême de l’écrivain – s’enivrait des plaisirs étourdissants des foires, du carnaval et autres fêtes populaires aux accents fantastiques et cachait dans son pupitre de l’Institut Saint-Louis, avec d’autres objets mystérieux, quelques-uns de ces masques qui enflammaient son imaginaire.

Ce masque ostendais, qui semble sorti tout droit d’un tableau d’Ensor, témoigne de l’influence du folklore dans l’œuvre de Ghelderode. Ce folklore ancestral a servi de toile de fond à son théâtre, qui apparaît de prime abord comme un théâtre comique, carnavalesque, peuplé de créatures grotesques rappelant les jeux et farces du Moyen Âge. Mais sous les masques se dissimulent le trouble, le malaise, l’étrangeté, l’ambivalence qui règnent dans une œuvre labyrinthique, s’enracinant dans l’angoisse de la mort, de la cruauté et du mal. Comique ou tragique, le masque ne nous renvoie-t-il pas aux origines antiques du théâtre et à sa nature profonde ?


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Microscope Bausch & Lomb, type Continental BB

Muséum de Zoologie et d'Anthropologie - Collection Mi asbl - Campus du Solbosch, Bruxelles


Le numéro de série de cet instrument (54822) le fait remonter à 1905. Comme cela apparaît gravé sur le pied, il a été fabriqué par Bausch & Lomb Optical Co., Rochester, N.Y., et vendu à Londres par A. E. Staley & C°. L'équipement comprend trois objectifs (2/3" 0,24 ; 1/6" 0,85 ; 1/12" 1,30) ainsi qu'une gamme complète d'oculaires (1/2 ; 3/4 ; 1 ; 1 1/2 ; 2).

Le pied en fer à cheval, massif, permet une inclinaison du microscope jusqu'à 90° ("à l'horizontale") sans déséquilibre. La longueur du tube télescopique est réglable de 140 à 170 mm. L'ajout de la tourelle en trèfle implique un allongement du tirage de 17 mm.

La mise au point grossière s'effectue par deux grands boutons moletés disposés symétriquement à gauche et à droite sur un même axe et qui actionnent un dispositif à crémaillère. La mise au point fine (objet du brevet n° 577344, déposé par Ed. Bausch, le 16 février 1897) est assurée par une vis micrométrique, en haut de la colonne du statif. Son grand bouton moleté est muni d'une échelle circulaire graduée de 0 à 100 ; ceci permet des mesures en Z, grâce à une aiguille repère, fixée à la colonne et pointant vers les graduations.

Une surplatine à mouvements croisés de la même marque a été ajoutée. Sa fixation, parfaitement adaptée à ce modèle de microscope, a fait l'objet d'un joli façonnage, proche de l'orfèvrerie. Les mouvements en X et Y sont commandés par deux boutons non coaxiaux et sont contrôlables grâce à deux verniers gradués en millimètres.

Sous la platine couverte de caoutchouc dur, un condenseur réglable en hauteur ou escamotable par un même bouton de commande, muni d'un diaphragme à iris et d'un porte-filtre ainsi qu'un miroir double face (plan et concave) orientable en tous sens, à distance ajustable.

L'histoire de la firme Bausch & Lomb commence en 1849, quand deux jeunes Allemands d'une vingtaine d'années, John Jacob Bausch et Henry Lomb, émigrent vers l'Amérique. En 1853, ce dernier prête 60 dollars à son ami Bausch pour l’aider à développer un modeste magasin d’optique à Rochester. Ils conviennent que Lomb deviendra partenaire si l'affaire évolue bien et une dizaine d'années plus tard, Bausch s'associe à Lomb comme convenu.

En 1866, démarre la Vulcanite Optical Instrument Co., fabriquant des montures de loupes et de paires de lunettes en caoutchouc dur. En 1876, la société change de nom pour s'appeler Bausch & Lomb Optical Co. Dès lors, l'entreprise va de réussite en réussite. Au début des années 1880, Bausch & Lomb ajoute l'optique photographique à sa production et devient, en 1892, la seule société américaine autorisée à fabriquer des objectifs conçus par Zeiss (cet accord prendra fin lors de la Première Guerre mondiale).

La recherche et les innovations se succèdent chez B&L et bientôt, nombre de brevets sont déposés pour des paires de lunettes (verres et montures), des paires de jumelles, des objectifs photographiques, bref, l'optique en général. La progression est impressionnante. Pendant un temps, la firme américaine collabore avec l'opticien français Krauss ; les implantations sont internationales : Rochester, Paris, Tokyo, Petrograd (= Saint-Pétersbourg).

Aujourd'hui, B&L est une des plus anciennes sociétés en activité aux USA et compte parmi les plus grands fournisseurs d'optique médicale. À titre d'exemples, ces quelques anecdotes : en 1971, B&L obtient de la FDA l’autorisation de mise sur le marché des premières lentilles de contact souples ; les premières photos de la Lune prises depuis un satellite le sont avec de l'optique signée B&L ; des verres protecteurs ont été conçus pour les soldats américains de la Première Guerre mondiale et, en 1930, est créé le premier verre filtrant IR et UV. En 1937, celui-ci donne naissance à la marque Ray-Ban (bannir les rayons). On sait la mode qui s'ensuivra...

Dans le domaine de la microscopie : en 1866, un microscope simple est au programme ; un microscope composé aurait été produit dès 1874. En 1976, Ernst Gundlach, lui aussi récemment arrivé d'Allemagne, intègre la firme et apporte son savoir-faire. Un premier brevet est déposé l'année même, un autre l'année suivante. Mais la collaboration est houleuse et prend fin en 1878. Le développement de la section microscopie se poursuit toutefois avec succès sous la direction d'Edward Bausch, fils de John Jacob : en 1903, la firme a déjà vendu quelque 44000 de ces instruments. Au cours du XXe siècle, Bausch & Lomb devient le troisième fabricant de microscopes au monde, après Zeiss et Leitz. À la fin des années 1980, des négociations aboutissent au rachat de ce département par Leitz et son intégration sous cette marque.


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Modèle héliocentrique

Expérimentarium de Physique - Campus de la Plaine, Bruxelles


Dans le système solaire, les planètes qui sont essentiellement guidées par le Soleil sont également sensibles aux interactions gravitationnelles mutuelles. Les mouvements des planètes sont périodiques, mais l’influence d’une planète sur ses voisines ne l’est que si leurs temps de révolution sont coordonnés. Sinon, cette perturbation reste quasi aléatoire et, à long terme, l’effet moyen est nul. Par contre, lorsque ces perturbations agissent systématiquement dans la même configuration, leurs petits effets se cumulent et peuvent, au bout d'un certain temps, produire une amplification connue sous le nom de « résonance ».

Au cours du temps, après avoir subi des influences diverses et issues d’un certain chaos, les orbites planétaires se sont progressivement organisées, presque « verrouillées » par des résonances diverses, en respectant une sorte de loi qui témoigne de cette régularité. Or, c'est probablement dans cette régularité qu'il faut rechercher l'émergence de la vie et sa persistance.

Ainsi, la « loi » empirique de Titius-Bode donne la distance d de chaque planète au Soleil en raison d’un numéro d’ordre n qui peut paraître bien mystérieux, comme le témoin d’un mécanisme d’horlogerie suprême.

d = 0,4 + 0,3.2n-1d est donné en unité astronomique (1 ua = 150 millions de km)


Planète

n
(ordre)

Distance d
(ua)

Distance réelle
(ua)

Durée de révolution
(en années)

Vitesse orbitale
(km/s)

Mercure

0

0,4

0,39

0,240

48,2

Vénus

1

0,7

0,72

0,615

35,1

Terre

2

1,0

1,0

1

29,9

Mars

3

1,6

1,52

1,881

24,2

...

4

2,8

-

-

-

Jupiter

5

5,2

5,2

11,862

13,1

Saturne

6

10,0

9,5

29,457

9,6

Uranus

7

19,6

19,2

84,7

6,8

Neptune

8

38,8

30,1

164,81

5,5


De tous temps et indépendamment du système cosmologique envisagé, les astronomes se sont essayés à jauger l’ordre cosmique, à rechercher le mens planetae, l’entendement qui dirige les astres à travers l’espace. C’est en général par la musique (encore la résonance !) que l’image de l’univers apparaissait compréhensible. L’idée d’une correspondance entre certains sons et le monde cosmique est d’ailleurs probablement bien antérieure à l’Antiquité grecque. C’est toutefois aux Pythagoriciens que l’on doit la première théorie d'une telle harmonie des sphères. Celle-ci suppose que la structure de l’Univers ne se justifie que s’il maintient des proportions « justes », par les rythmes et les nombres : le cosmos chante et vibre harmonieusement ! Ainsi, la musica mondana soulignait cet accord de proportions numériques simples.

Comme la vision du monde était essentiellement géocentrique (la Terre était placée au centre) jusqu’au XVIe siècle, l’ordre musical devait s’organiser sur la succession des 7 « planètes » (ou considérées comme telles) : la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne. Vus depuis la Terre, ces astres effectuent une révolution, en une seule journée, d’un élan commun (puisque c’est la Terre qui tourne !) autour de la Terre. Ces astres sont donc d’autant plus rapides qu’ils sont éloignés de la Terre.

Le plus rapide devait correspondre au son le plus aigu. La note « La » était généralement accordée au Firmament et les autres notes de plus en plus graves accompagnaient les 7 « planètes » en se rapprochant de la Terre.

Firmament

Saturne

Jupiter

Mars

Soleil

Vénus

Mercure

Lune

Terre

La

Sol

Fa

Mi

Do

Si

La

-


Positions correspondantes de Mars rapportées à la Terre : le mouvement de Mars apparaît rétrograde et complexe

Quand Johannes Kepler tente de découvrir l’horlogerie de l’ordre cosmique à la fin du XVIe siècle, il est rapidement convaincu que ce n’est pas la Terre qui centralise le monde et sa musique : la mélodie vient d’ailleurs. En adoptant une vision héliocentrique comme celle de Copernic, Kepler recentre le cosmos autour du Soleil et bouleverse l’ordre du monde. Dans ce nouveau schéma d’organisation, les vitesses orbitales des planètes décroissent avec la distance au Soleil (voyez le tableau ci-dessus). La musique a changé : les notes deviennent de plus en plus graves en s’éloignant du Soleil.

Il restait à Kepler à rechercher la source de cette harmonie. Sa troisième loi, dite harmonique, montre que le rapport

T2/R3

est identique pour toutes les planètes (T est la période de révolution et R le rayon moyen). Cette identité est la trace immanquable du point commun de toutes ces trajectoires : le Soleil (ce rapport est directement lié à la masse du Soleil).

Trajectoires de Mars et de la Terre en 2007-2008

Bien entendu, les problèmes de la vision géocentrique n’étaient pas que d’ordre musical. Le mouvement rétrograde apparent de Mars (et des autres planètes aussi d’ailleurs) posait une difficulté depuis fort longtemps. Comment, en effet, imaginer une description simple du mouvement de Mars quand cette planète se met à faire marche arrière dans le ciel avant de repartir en avant ! Les Anciens avaient recours, pour l’expliquer, à des trajectoires complexes de cercles qui tournent sur d’autres cercles…

Pas de problème par contre pour en faire une description simple dans le système héliocentrique (voyez ci-contre). Comme la Terre est plus proche du Soleil que Mars, elle se déplace nécessairement plus vite que cette dernière. Il lui arrive donc, une fois tous les deux ans environ, au voisinage de l’opposition, de dépasser Mars, ce qui produit cette inversion de mouvement relatif.

Le système héliocentrique de l'Expérimentarium de Physique : simulation des mouvements planétaires à l'aide de trains


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Moulage dentaire

Musée d'Anatomie et Embryologie Louis Deroubaix - Campus Érasme, Bruxelles


Le moulage ici présenté illustre l'insertion des dents dans les maxillaires et la mandibule. Les fenêtres qui ont été aménagées permettent de visualiser les apex (« racines »), leurs nerfs et leurs vaisseaux.
Cette pièce permet d’enseigner les relations des dents avec le « parodonte », qui désigne les tissus entourant les apex dentaires. En même temps, elle offre un bon modèle des structures que doivent préserver les implants dentaires lorsqu’ils sont insérés, notamment le nerf alvéolaire inférieur qui parcourt la mandibule et dont la traversée accidentelle par un implant peut ôter toute sensibilité à la région d’aval.
Actuellement, ces relations sont bien démontrées par les examens radiologiques qui sont réalisés avant la pose d’implants, comme la tomodensitométrie (CT scanner) ou le cone beam.

Cette pièce fait historiquement partie de la collection dentaire « Hyacinthe Brabant » (1907-1975), du nom d'un éminent professeur de stomatologie, historien de la médecine et anthropologue, qui a constitué peu à peu cette collection durant sa carrière. Elle a été alimentée par les pièces opératoires prélevées lors de ses activités cliniques et de pièces plus complexes venues de l’extérieur.
La plupart des pièces ont été photographiées et alimentent un site situé dans l’Iconothèque numérique de l’ULB, à destination des étudiants en sciences dentaires.

Suite à diverses restructurations, cette collection a été cédée au Musée d’Anatomie et Embryologie Louis Deroubaix.


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Moulage en plâtre Nicolas1

Musée d'Anatomie et Embryologie Louis Deroubaix - Campus Érasme, Bruxelles


Ce moulage en plâtre fait partie de la collection Nicolas-Augier-Roux, qui fut exécutée après la Première Guerre mondiale à Paris, d’après des dissections authentiques. Le Musée d’Anatomie et Embryologie en possède de nombreux spécimens, obtenus grâce aux relations privilégiées d’Albert Brachet (1869-1930), professeur à l’ULB, avec Adolphe Nicolas (1861-1939), professeur à Paris, auprès duquel Brachet avait enseigné pendant la Grande Guerre. Les moulages ont été réalisés en collaboration avec Marius-Adolphe Augier (1886-1954), chef de travaux, et Paul Roux, sculpteur.

On pouvait se procurer ces modèles sur demande au Laboratoire d’Anatomie de Paris et leur prix était modique. De nombreuses facultés françaises se les sont procurés, en version colorée ou noir et blanc. Un catalogue avec des croquis légendés accompagnait la collection ; le Musée dispose encore de ce document ainsi que de la planche correspondant à chaque moulage. Un examen tomodensitométrique a récemment démontré que les moulages sont creux.

Une légende urbaine associe les moulages de l’abdomen féminin de cette collection au corps disséqué de la danseuse Margaretha Gertruda Zelle (1876-1917), dite Mata-Hari, fusillée pour espionnage, sans qu’aucune preuve ne l’atteste.

1 J.-M. Le Minor, « La collection de modèles anatomiques en plâtre Nicolas-Augier-Roux (1919-1939) », Histoire des Sciences médicales, 25, 2, 1991, p. 133-40.


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Perforatrice de cartes Bull General Electrics

Collection Informatique - Campus de la Plaine, Bruxelles


Cette machine, entièrement mécanique, servait à perforer des cartes pour ordinateurs, afin d’y stocker de l’information.

Les cartes perforées pour stocker de l’information sont une invention qui date du XVIIIe siècle, période à laquelle elles étaient utilisées pour enregistrer la musique à reproduire par un orgue de barbarie, ou encore des motifs à tisser sur des métiers semi-automatiques. À la fin du XIXe siècle, Hollerith introduit l’usage de la carte perforée pour stocker et traiter de l’information, à l’aide de machines électromécaniques appelées « tabulatrices » qui n’étaient pas encore des ordinateurs. Ces machines servaient essentiellement à réaliser des opérations comptables et firent la fortune de la célèbre firme IBM. IBM introduira d’ailleurs, dans les années 1920, le format standard de carte que notre machine utilise. Avec l’avènement des ordinateurs, la carte perforée (avec son cousin le ruban perforé) devient le medium de choix pour enregistrer et manipuler l’information, jusqu’à être supplantée par les supports magnétiques (bandes, disques et disquettes) et optiques (cédérom, dévédérom).

Une carte perforée au standard IBM est constituée de 80 colonnes, qui peuvent chacune recevoir 13 trous le long de lignes traversant toutes les colonnes. Chaque position sur la carte correspond donc à une valeur 0 ou 1 (suivant qu’il y ait un trou ou non), soit un bit, l’unité de base pour le stockage de l’information binaire. On peut donc considérer qu’une seule carte perforée peut enregistrer 130 octets (bytes). À titre de comparaison, une photo prise par un smartphone moderne nécessite environ 5 méga-octets (mégabytes), soit 5 millions d’octets. Il faudrait donc 38 462 cartes perforées pour stocker une seule photographie digitale, soit une pile de cartes de près de 7 mètres de haut !

Notre machine permet de recopier le contenu d’une carte. On place la carte originale sur le support à gauche de la machine afin de pouvoir la lire à l’aide de l’index qui indique la colonne en cours, à la base de la carte. Par la gauche de la machine, on introduit une carte vierge dans un chariot et on pousse le chariot vers la droite, ce qui amène la première colonne de la carte vierge sous le clavier et arme un ressort. Chaque pression d’une touche perfore la ligne correspondante et avance la carte (et l’index sur la carte d’origine) d’une colonne.

Pour les traitements de grandes quantités de carte, des machines électriques existaient également. Elles étaient souvent dotées d’un clavier alphanumérique complet, comme ceux qu’on trouve sur un ordinateur moderne (voyez par exemple le simulateur à l’adresse http://www.masswerk.at/keypunch/). Notre machine devait probablement servir de machine d’appoint pour réaliser ou corriger rapidement une carte.


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Polarographe

Expérimentarium de Chimie - Campus de la Plaine, Bruxelles


Le polarographe est un appareil électrique mesurant le courant qui circule lorsqu’une tension contrôlée est appliquée entre des électrodes placées dans une solution contenant des espèces susceptibles de se réduire ou de s’oxyder.

La polarographie est une méthode électroanalytique découverte dans les années 1920-1930 par JaroslavHeyrovský (né à Prague le 20 décembre 1890 et décédé à Cambridge le 27 mars 1967) et qui lui valut le prix Nobel de Chimie en 1959. Cette méthode a la particularité d’utiliser comme électrode de travail une électrode à gouttes tombantes de mercure.

La polarographie est particulièrement adaptée à la détermination quantitative des traces (mesure de concentrations de l’ordre du mg/L). Ses applications sont nombreuses : contrôle du degré de pollution des eaux, contrôle de la qualité des produits finis ou des matières premières dans l’industrie pharmaceutique ou cosmétologique, détermination quantitative de certains constituants d’alliages dans le domaine de la métallurgie, analyses toxicologiques...


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Scène de palestre - Des jeunes gens mettent aux prises un chat et un chien

CReA-Patrimoine - Campus du Solbosch, Bruxelles


Collection des moulages de l’ULB, Inv. 1932, n° 15 – Inv. AY3A-03-15

Ce bas-relief décorait une des faces latérales d’un socle à base carrée pourvu de reliefs sur trois faces et destiné à recevoir une statue, vraisemblablement de kouros funéraire.

Découvert en 1922 à Athènes, près du cimetière du Céramique, dans une portion du mur d’enceinte de Thémistocle (v. 524 – 459 av. J.)1, l’original est conservé au Musée national d’Athènes (inv. 3476c) et date de la fin de l’époque archaïque. Les deux autres faces (Balle au camp et Scène de lutte) présentent respectivement six et quatre athlètes2. Ce relief est à mettre en rapport avec d’autres reliefs de socles similaires, à savoir ceux représentant des Apobates (Musée national d’Athènes, inv. 3477a & b) - participants à des courses de char - ou plutôt des hoplites3 et des Jeunes hommes jouant au hockey (idem, inv. n° 3477c) dont l’ULB possède également un moulage. Don du Gouvernement grec pour l’Exposition internationale de moulages (1931) aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, ces reliefs furent par la suite exposés dans la première salle du Musée Léon Leclère à la Villa Capouillet de l’ULB, puis déplacés au séminaire d’archéologie classique, avant de faire l’objet d’une étude par les étudiant·e·s en histoire de l’art de l’ULB, suivie de leur restauration à l’ENSAV – La Cambre.

Le plâtre mêlé avec de la filasse et présentant des attaches en métal a été réalisé selon la technique du bon creux, probablement en une pièce vu qu’on ne trouve pas de traces d’assemblage. La technique du moulage consiste en une prise d’empreinte sur l’œuvre originale. À partir de cette empreinte, on fabrique un moule qui servira à la reproduction. Les moules pouvaient être en plâtre, en cire ou en gélatine. De nos jours, ils sont surtout en silicone. Pour les moules en plâtre, des éléments végétaux ou des tiges métalliques sont insérés dans la pâte pour servir d’armature à la coque. Un cadre de bois est ensuite lié à l’ensemble afin de permettre une bonne prise au moment du démoulage. Il existe deux techniques de moulage : le moulage « à bon creux » et le moulage « à creux perdu ». Le moulage à « creux perdu » ne permet la réalisation que d’un seul tirage. Dans le cas d’un moulage « à bon creux », le moule est parfaitement conservé après la réalisation d’un plâtre. Cette technique est donc privilégiée pour la reproduction d’œuvres originales, puisqu’elle ne nécessite qu’une seule prise d’empreinte. Elle permet le remploi du moule réalisé à partir de l’original ou avec un surmoulage d’épreuve ainsi que la reproduction en plusieurs exemplaires. Cela peut se comprendre dans le contexte de la découverte récente d’une pièce dont le caractère inédit suscitait des demandes de moulage dans un but de diffusion didactique. L’origine de l’atelier est inconnue, mais on peut supposer que ces moulages proviennent de l’atelier de moulage d’Athènes, vu qu’il s’agit ici d’un don du Gouvernement grec. L’ensemble est recouvert d’une polychromie rouge et patiné en un ton beige visant à imiter l’apparence du marbre. L’aspect brillant de la surface résulterait de l’application d’une gomme-laque d’origine animale.

Affaissement dû à la cassure centrale

Les moulages étaient dans un état de conservation relativement correct ; une fente verticale complète séparait les plâtres en deux morceaux retenus uniquement par la filasse. Des épaufrures ont été constatées au niveau du drapé de l'éphèbe assis sur la gauche ainsi que de l'attache métallique de droite. Le relief présentait un empoussièrement et un encrassement important caractérisé par des particules solides libres, accumulées sur le revers du moulage ainsi que dans les creux présent sur la face, conséquence de la position dans laquelle il a été conservé. Le traitement de conservation-restauration visait à stabiliser et consolider le support fissuré et de rétablir la lisibilité de l’œuvre perturbée par l’encrassement et quelques lacunes.

Test de dépoussiérage au pinceau

L’œuvre a fait l’objet d’un dépoussiérage à sec à l’aspirateur muséal et à la poudre de gomme vinylique pour éliminer l’encrassement superficiel, la poussière plus résistante ayant été enlevée à la salive, ceci afin de ne pas endommager la polychromie et le plâtre. La cassure a été recollée et les fissures dues à la cassure consolidées, de même que l’enfoncement. Les restauratrices de la Cambre ont d'ailleurs inclus dans leur réflexion la problématique de la manipulation des pièces et ont monté des cadres en bois avec de la mousse non abrasive pour caler et protéger les moulages et éviter des dommages supplémentaires.

1 A. Philadelphus, « Bases archaïques trouvées dans le mur de Thémistocle à Athènes », dans Bulletin de correspondance hellénique, 46, 1922, p. 1-35.

2 http://www.namuseum.gr/collections/sculpture/archaic/archaic19b-en.html - consultation 23 octobre 2018.

3 N.B. Reed, « A Chariot Race for Athens’ Finest: The Apobates Contest Re–Examined », dans Journal of Sport History, 17, 3, 1990, p.306–317. C’est sous le nom de guerriers et chars ou hoplites et attelages qu’ils figurent dans les catalogues de l’Ashmolean Museum d’Oxford, de l’Archäologsiches Institut und Sammlung der Gipsabgüsse de la Georg-August-Universität de Göttingen et de l’Abguss-Sammlung de la Freie Universität de Berlin (voir M. Decroly et V. Henderiks, « Une experience pédagogique et inderdisciplinaire originale entre l’ULB et l’ENSAV – La Cambre : l’étude et la restauration des moulages », dans S. Clerbois (dir.), La collection des moulages de la Société d’archéologie classique et byzantine de l’Université libre de Bruxelles (sous presse).


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Ardent Duchesne & Roger Dewint, poème « Un sang d’encre »

Musée-bibliothèque Michel de Ghelderode - Campus du Solbosch, Bruxelles


Roger Dewint (°1942) est un graveur de réputation internationale qui a enseigné la gravure et le dessin à l’Académie des Beaux-arts de Bruxelles. Son œuvre compte plus de 900 gravures.

Ardent Duchesne (pseudonyme d’Éric Schelstraete) (°1960), journaliste (ULB, 1985), met ses talents au service d’entreprises privées et devient responsable de la communication pour le compte d’une fédération d’entreprises. Poète, il a publié des recueils, mais également des livres d’artistes. Il est formé comme artiste graveur à l’Académie des Beaux-arts de Watermael-Boitsfort depuis 2012.

Le livre pauvre est une création hors commerce composée d’une poésie manuscrite et ornée d’illustrations originales. Le poème est écrit à la main sur une feuille de papier vierge au format choisi par l’éditeur. L’œuvre, copiée à plusieurs reprises, est ensuite confiée à un artiste ami qui l’illustre en harmonie avec l’atmosphère du manuscrit.

L’initiateur de ces curiosités qui s’assimilent aux livres d’artistes, Daniel Leuwers (°1944), est un poète, critique littéraire et professeur de lettres modernes à l’Université de Tours. Il définit le concept comme suit : « le livre pauvre n’est pas à proprement parler un livre, mais plutôt un pliage agrémenté de textes et de dessins. Loin d’être un livre dont, assis, on tourne les pages, on a affaire à une page autour de laquelle on tourne, debout ».

Le prieuré de Saint-Cosme, dernière demeure de Pierre de Ronsart, situé près de Tours, conserve deux mille livres pauvres rédigés en toutes langues qui constituent la collection complète. Ils sont créés dans un nombre réduit d’exemplaires, de quatre à six habituellement ; deux à quatre sont destinés aux artistes, un pour Daniel Leuwers et un pour le Prieuré Saint-Cosme.

Parmi les créateurs de livres pauvres, mentionnons Arabal, Yves Bonnefoy, Michel Butor, Andrée Chedid, Nancy Huston, Henri Meschonnic, Bernard Noël, Salah Stiétié, Michel Tournier, Zoé Valdès, Jean-Pierre Verheggen. Et du côté des peintres, Pierre Alechinsky, André-Pierre Arnal, Georges Badin, Béatrice Casadesus, Gérard Titus-Carmel et bien d’autres.


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Valise didactique

CReA-Patrimoine - Campus du Solbosch, Bruxelles


Réalisée par Hélène Dubois (ULB) dans le cadre du programme européen Ensemble, veillons sur notre patrimoine, cette valise présente une reconstitution des techniques de polychromie des retables brabançons :

1) Petite boîte : matériaux de base utilisés pour la préparation du support et de la dorure (craie, colle animale, lin et prêle, bols, pierre d’agate et d’hématite, feuille d’or, or, coquille) ;

2) Étapes de la technique du brocart appliqué : moule en plomb gravé ; empreinte en feuille d’étain faite à partir du moule (revers couvert sur une moitié d’une masse de cire d’abeille, de résine, d’huile de lin et de craie) ; empreinte dont une moitié est dorée à la mixtion ; feuille de brocart terminée et rehaussée d’un glacis de garance) ;

3) Différents types de décor tels le sgraffito (une couche – rouge ou bleu azurite – est appliquée sur l’or ; le décor est obtenu en enlevant par grattage la couche colorée afin de faire apparaître l’or sous-jacent) ou le poinçonnage ;

4) Bouteilles de verre : pigments à l’état brut (ocre, racine de garance, laque de garance, cuivre et vert-de-gris, résinate de cuivre, azurite, plomb et blanc de plomb).


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ULB - entreprise écodynamique