Chaque mois, l'ULB et son Union des anciens étudiants éditent un magazine intitulé "Esprit libre". Pour permettre au plus grand nombre de le lire, notamment nos diplômés séjournant à l'étranger, nous vous proposons ici une version "Web" du magazine. Pour des raisons de simplicité et pour vous éviter le chargement de fichiers trop lourds, cette version a sa mise en page propre dans laquelle nous avons choisi de ne garder que les textes et de ne pas reprendre les illustrations.

L'année 2002 aura été, assurément, médiocre, si pas tragique : durcissement du conflit au Proche-Orient, menaces de guerre en Irak, attentats terroristes revendiqués au nom de l'Islam, cataclysmes climatiques et, en toile de fond une économie toujours déprimée.
L'insécurité apparente et surmédiatisée redevient ainsi l'argument politique dominant. La tentation est grande pour de nombreux groupes politiques et régions de prôner un repli identitaire et autarcique.
L'évolution historique devrait cependant nous rappeler que seule l'ouverture aux autres est génératrice de progrès social et économique ; tout repli sur soi, si séduisant et sécuritaire qu'il apparaît, n'a jamais abouti qu'à haine et chaos final.
Certes, l'ouverture s'accompagne d'incertitudes et de remise en question des structures existantes qui deviennent inadéquates. Elle entraîne ainsi l'inconfort et, si persistant, la nostalgie de retrouver un ordre basé sur un passé enjolivé.
C'est le tiraillement entre ces deux forces opposées -ouverture/progrès et confort/repli- qui caractérise aujourd'hui notre monde occidental.

Notre Université n'échappe pas à cette logique : ouverte très activement à un élargissement géographique, social et économique pour répondre à l'harmonisation européenne et à la comparaison entre les universités -et je vous invite à découvrir le nombre impressionnant de chantiers de changement en vous promenant sur le site de l'ULB-, elle est malheureusement encore freinée, voire dans certains cas bloquée, par le poids de ses structures existantes. Les réformes de celles-ci sont en cours et je forme le vœu qu'elles se poursuivront harmonieusement.

Il y a quatre cents ans, Francis Bacon écrivait : " Le vrai pouvoir, c'est la connaissance. " Cette maxime est toujours valable et l'ULB doit continuer d'assurer efficacement sa mission de formation à la connaissance. N'oublions pas que dans les années 30, notre Université comptait alors parmi les plus modernes d'Europe, reconnue comme un forum permanent de discussions.
Notre devoir à tous, étudiants, enseignants, employés et ouvriers, anciens est d'accompagner l'ULB dans sa redéfinition, son ouverture et sa nouvelle reconnaissance. Suivons en cela le conseil que Youra Livchitz, étudiant en médecine à la fin des années 30, adressait aux étudiants dans les Cahiers du Libre Examen : " Et tu constateras que la vie ne consiste pas à parvenir à un but, mais à tout mettre en œuvre pour y parvenir."
Un nouveau Président du Conseil d'Administration vient d'être élu. Puisse son mandat recevoir pleinement votre appui actif dans cette évolution difficile mais combien passionnante de l'ULB.

Dans le présent numéro de l'Esprit Libre, vous trouverez l'écho de cette volonté d'ouverture : une nouvelle rubrique " International " qui vous informera des projets que nous réalisons ou souhaitons réaliser avec d'autres universités; l'annonce de la première conférence " Cultures d'Europe ", le 18 mars prochain, qui accueillera le philosophe Pascal Bruckner.
Enfin faut-il rappeler que cette année nous fêtons le 100e anniversaire de la fondation de l'Ecole de Commerce Solvay, fleuron internationalement reconnu de notre maîtrise des sciences de gestion.

Eric Gouder de Beauregard
Président de l'UAE