Chaque mois, l'ULB et son Union des anciens étudiants éditent un magazine intitulé "Esprit libre". Pour permettre au plus grand nombre de le lire, notamment nos diplômés séjournant à l'étranger, nous vous proposons ici une version "Web" du magazine. Pour des raisons de simplicité et pour vous éviter le chargement de fichiers trop lourds, cette version a sa mise en page propre dans laquelle nous avons choisi de ne garder que les textes et de ne pas reprendre les illustrations.

Rappelez-vous l'histoire du petit cygne qui échoue dans une famille d'adoption de... canards : une fois grand, et après avoir connu vicissitudes et moqueries comme " vilain " petit canard, il s'en sort finalement majestueusement, car il a été entouré et aimé par ses parents adoptifs.

Par ailleurs, la presse nous relate régulièrement les exemples admirables de petits bébés animaux égarés et qui sont recueillis et élevés par des animaux d'une autre race.
Il y a également l'histoire de Mowgli recueilli par un clan de loups, ou encore celle de Moïse abandonné au Nil puis élevé au sein de la famille du Pharaon.

Autant de faits réels, de contes et récits qui nous montrent que de tout temps - et même aux temps bibliques - l'homme a admiré, sinon approuvé ces parentalités contraires aux normes naturelles.

Mais ce qu'il y a de particulier dans ces histoires (qui rappelons-le, sont racontées par des hommes de tous bords philosophiques), c'est que toutes les adoptions contées se soldent par une réussite, en ce sens qu'elles produisent des êtres adultes qui, sans exception et sans grands problèmes, sont capables de rejoindre leur " clan " et de s'insérer dans la vie sociale dite " normale ".

C'est là tout le paradoxe du refus actuel de nouvelles parentalités exprimé par une frange de la population : ces personnes à la fois acceptent les histoires de l'Ancien Testament et lisent des contes à leurs enfants, reconnaissant ainsi que seul l'Amour porté à un enfant, au-delà de son patrimoine génétique et de son éducateur, est capable d'en faire un adulte correct ; et d'autre part, ils rejettent l'homoparentalité et autres formes de nouvelles parentalités.

Bien sûr, il faut raison garder et ne jamais accepter qu'un enfant puisse être l'objet d'un odieux marchandage financier, mais refuser une forme de parentalité responsable sous prétexte d'une normalité primordiale nécessaire à l'enfant est contraire à toutes les expériences depuis la nuit des temps.

Dans le cadre du débat de société qui se poursuit activement autour des nouvelles formes de parentalité, le dossier central du présent numéro tentera de vous éclairer.

Un peu plus loin nous ouvrons nos colonnes à Richard De Kriek, alerte centenaire, ingénieur commercial Solvay, poète estudiantin et co-fondateur de la Maison des Anciens.
Puisse chacun d'entre vous atteindre cet âge de cette manière...

Et enfin, ne boudons pas notre plaisir de saluer encore une fois la nouvelle Palme d'Or cannoise de nos frères Dardenne. Un hommage leur a été rendu récemment par les autorités de l'Université ; ils le méritaient bien.

Éric Gouder de Beauregard
Président de l'UAE