Chaque mois, l'ULB et son Union des anciens étudiants éditent un magazine intitulé "Esprit libre". Pour permettre au plus grand nombre de le lire, notamment nos diplômés séjournant à l'étranger, nous vous proposons ici une version "Web" du magazine. Pour des raisons de simplicité et pour vous éviter le chargement de fichiers trop lourds, cette version a sa mise en page propre dans laquelle nous avons choisi de ne garder que les textes et de ne pas reprendre les illustrations.

Le 19 avril dernier, le Conseil d'administration (CA) de l'ULB votait le budget 2004 de l'Université. Le déficit structurel étant comblé, le CA a accepté un découvert ponctuel de 1,2 M d'euros pour répondre à des initiatives nouvelles : ouverture de l'enseignement du droit à Mons, promotion des compétences en langues étrangères des étudiants, aide à la réussite des premières générations, aménagement des bibliothèques, informatisation de la gestion de l'Université...

Pour autant, le baromètre n'est pas au beau fixe.

La Communauté française annonce, par décret, un " refinancement " des universités. Dans l'immédiat, ce " refinancement " sera consommé par la revalorisation, par ailleurs légitime, des barèmes imposés par décret des personnels administratifs, techniques, de gestion et spécialisés.

Pourtant, pour quelques euros de plus :
"On aurait pu, notamment, accroître significativement le nombre des assistants, et ainsi,
a) améliorer l'encadrement des étudiants pour un enseignement interactif par petits groupes dans l'esprit de la réforme de Bologne ;
b) augmenter le potentiel humain de la recherche en réponse à l'appel pour une Europe de la connaissance.
"On aurait pu, notamment, entreprendre les travaux, tant nécessaires et tant attendus, pour la rénovation de nos infrastructures.

Hélas, le financement public des universités était hier un désastre. Demain, ce sera l'apocalypse.
Hors hyperbole rhétorique, les faits sont pourtant là :
"En 30 ans, réduction d'un peu plus de 30 % du financement public de la formation d'un étudiant universitaire ;
"En 20 ans, effort public de recherche fondamentale en Communauté française à moins de 50 % de celui de la Communauté flamande ;
"Demain, un budget public pour les grands entretiens et les constructions nouvelles des universités francophones à 25 % des besoins réels.

Bref, pour l'ULB, l'hiatus récurrent annuel (" all included ", TVA et service compris) doit approcher les 25 M d'euros. Pour le surplus, par rapport à nos pauvres moyens, il faut encore relever que l'ULB compte près de 30 % de ses étudiants qui ne sont pas subsidiables.

Devant ces évidences, le CA de l'ULB n'a pas hésité, en cs veilles électorales, à lancer un nouvel appel pour un refinancement public, cette fois réel, des universités.
De grandes espérances... Un pronostic, hélas, réservé.
Mais, tout bien réfléchi, bon sang mais c'est bien sûr, amis inconditionnels de l'UAE, indéfectibles amis de l'ULB, pourquoi pas un " Fund Raising " ?

(Suite au prochain éditorial).

Jean-Louis Vanherweghem
Président du CA de l'ULB