Chaque mois, l'ULB et son Union des anciens étudiants éditent un magazine intitulé "Esprit libre". Pour permettre au plus
grand nombre de le lire, notamment nos diplômés séjournant à l'étranger, nous vous proposons ici une version "Web" du magazine.
Pour des raisons de simplicité et pour vous éviter le chargement de fichiers trop lourds, cette version a sa mise en page
propre dans laquelle nous avons choisi de ne garder que les textes et de ne pas reprendre les illustrations. éditorial
DE L'UTILITE DE LA MOTION
L'Université est dans la Cité. Il est normal qu'elle s'investisse dans les débats de société. Évidemment, par sa nature même
elle le fait le plus généralement par les moyens classiques, de l'expression scientifique, à savoir les colloques et publications.
Parfois, elle peut, par la voix de ses experts, se manifester plus médiatiquement (interviews, " cartes blanches ").
Parfois aussi, la communauté universitaire souhaite voir l'Université s'exprimer en tant qu'institution. La modalité pratique
en est la motion du Conseil d'administration (CA).
Ainsi du 1er septembre 1999 au 30 avril 2003, le CA de l'ULB a émis 11 motions, soit une tous les quatre Conseils (je vous
fais grâce ici de tous les projets de motion écartés, généralement, après de très longs débats).
Très naturellement, trois de ces motions étaient dans la ligne des engagements laïques de l'ULB (dépénalisation de l'euthanasie,
contre la peine de mort pour blasphème au Pakistan, contre des références religieuses dans le futur traité de l'Union européenne).
Tout aussi naturellement, trois autres motions, stimulées par l'actualité, visaient à défendre les futurs diplômés de l'université.
Elles s'opposaient aux projets de limitation d'accès aux professions de médecin, dentiste et kinésithérapeute.
Les cinq autres motions étaient de nature plus politique : deux plaidaient pour le droit d'asile et condamnaient la politique
d'exclusion et trois visaient le conflit israélo-palestinien, et plaidaient pour le droit à l'enseignement des populations
palestiniennes.
Conscient de ses responsabilités, le Conseil d'administration a toujours tenté de canaliser les projets dans une orientation
positive et conforme à la spécificité de l'université. Il a généralement préféré substituer aux classiques " Exige, Condamne,
Anathématise ", des opérations de sensibilisation des étudiants, dans un cas, dans le sens de la légitimité du droit d'asile
et, dans l'autre, dans celui de la résolution pacifique des conflits.
Quoi qu'il en soit, force est de constater que les motions du CA n'ont, jusqu'à ce jour, pas été en mesure de bouleverser
significativement le cours de l'Univers. En revanche, visiblement, une catharsis itérative est salutaire et nécessaire pour
l'équilibre psychologique d'une partie de notre communauté. Dans le rôle de Monsieur Purgon, le Conseil d'administration est
pour le moins un organe utile.
Jean-Louis Vanherweghem Président du CA de l'ULB
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